On pense souvent que contrôler, c’est maîtriser. Avoir la main. Être forte. Assurer.
Mais derrière ce mot en apparence valorisé, se cache souvent un mécanisme plus profond : celui de la survie.
Le contrôle : un mécanisme de protection
Contrôler, ce n’est pas un défaut. C’est une stratégie d’adaptation. Un réflexe né dans l’enfance, ou après des épreuves, pour garder un semblant de sécurité. Quand l’environnement est instable, imprévisible ou insécurisant, apprendre à tout gérer devient une manière de survivre.
On apprend à anticiper, à organiser, à tout prévoir pour éviter les tempêtes, les déceptions, les douleurs.
Ce réflexe peut même devenir une force dans certaines situations : il permet d’être fiable, efficace, rassurante pour les autres.
Mais il finit souvent par épuiser. Parce qu’à force de tout tenir, de tout porter, on s’oublie.
Et puis un jour, on se rend compte que ce besoin de contrôle est partout. Dans les relations, dans le travail, dans l’éducation des enfants, dans la manière de gérer ses émotions, son apparence, son emploi du temps. Comme si le moindre écart, la moindre incertitude, devenait une menace.
Contrôler, c’est être en tension permanente
Ce que le contrôle empêche, c’est le relâchement. Le calme. La confiance.
Car tout est basé sur l’idée que “si je ne fais pas tout moi-même, rien ne va fonctionner”. Cette pensée crée une tension constante. Un stress de fond. Une forme d’hypervigilance.
Et quand cette tension dure, le corps parle. Fatigue, insomnie, irritabilité, anxiété.
Le mental prend toute la place. On pense, on planifie, on surveille, on ajuste… et on ne vit plus vraiment.
Lâcher le contrôle : une bascule intérieure
Lâcher le contrôle, ce n’est pas renoncer, ce n’est pas fuir, ce n’est pas devenir passive.
C’est revenir à soi. Accepter qu’il y a des choses qu’on ne maîtrise pas — et que c’est ok.
C’est arrêter de se battre contre la vie et commencer à danser avec elle.
C’est aussi reconnaître que derrière le besoin de tout maîtriser, il y a souvent de la peur. Peur de l’abandon, du rejet, de l’échec, du manque… Et accueillir cette peur, c’est déjà commencer à se libérer.
Lâcher le contrôle, c’est oser être.
Être dans l’instant.
Être dans le ressenti.
Être dans la confiance.
Être imparfaite, humaine, vivante.
C’est choisir de se poser, plutôt que de courir. D’écouter, plutôt que de vouloir convaincre. De ressentir, plutôt que de sur-analyser. C’est choisir la vie, pas le combat.
Ce que j’ai appris en lâchant le contrôle
Dans mon propre chemin, j’ai longtemps tenu. Fort. Pour les autres, pour mes enfants, pour ne pas m’effondrer.
Mais plus je contrôlais, plus je me sentais seule. Et le jour où j’ai commencé à lâcher — un peu, pas à pas — j’ai découvert un espace nouveau : celui de la présence, de la vérité, de la douceur.
J’ai appris que je pouvais ne pas tout savoir à l’avance, et que la vie continuait. Que je pouvais m’appuyer sur d’autres, et que le monde ne s’écroulait pas. Que je pouvais pleurer, ralentir, me reposer — et que c’était précieux.
Lâcher le contrôle m’a reconnectée à mon corps, à mon intuition, à ma puissance réelle : celle qui naît de l’acceptation.
Ecrit par
Maïmiti